Médiathèque Syracuse

Biographie

Jonathan Boussaert nous invite par des expériences optiques à regarder le monde à la loupe ou à en saisir l’évanescence. Par l’adjonction d’un reflet ou le découpage d’un vide, il s’emploie à semer le doute, photographies prise un matin de brume au hasard d’une route poitevine nous montrent l’ordonnance d’un pur tracé géométrique qui se dissout dans le brouillard.

Les images formées sur des feuilles blanches au moyen de loupes précisément disposées en un point d’un local sont des images réelles mais dont les contours diffus accentuent le côté ectoplasmique. L’image est réelle mais le réel quelle représente est ailleurs, hors champ.

Sur les photographies des images formées cette fois au centre d’une loupe tenue à bout de bras, c’est tout le décor autour qui se brouille et bascule. L’image inversée étant présente à l’endroit, le monde autour s’en trouve culbuté. Il doit y avoir une certaine jubilation à faire qu’en se focalisant sur tel détail le réel tout entier parte ainsi à la dérive, qu’il soit provisoirement congédié comme un résidu devenu encombrant, qu’une simple « mise au point » fasse s’évanouir un grillage et libère un couple de perruches de sa cage, ou bien qu’un cèdre centenaire semble soudain plonger ses racines dans le bleu du ciel.

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