CHEVRIER Alexandre
Né en 1975, vit et travaille à Poitiers.
Biographie
Cet artiste travaille sur les situations journalières qu’il détourne, réinvente, pour constituer son travail plastique. Dans le tableau intitulé « Le souffleur », l’œuvre « Bonjour Monsieur Courbet » est réactualisée dans les attitudes et le contexte. Alexandre Chevrier s’amuse avec nos référents, nous bâtit des histoires, nous étonne comme avec ses grands dessins de grillages, où l’élégance du trait et la justesse du cadrage nous ouvre à la contemplation.
« Sur le support de papier, les couleurs sourdes et les formes polissées placent les sujets peints dans une relation muette. Les objets représentés sont isolés et soustraits de leur décor. Pour les installations, les éléments architecturaux imposants ou monumentaux sont allégés. Non-spectaculaires, ces images et espaces déréalisés se révèlent comme des surfaces réfléchissantes et renvoient le regardeur à lui-même par la perturbation de ses attentes. L'image ou l'intervention plastique est l'appât ; elle se présente comme le déclencheur de l'échange. Confronté indirectement à un réel par des scènes réinventées et décontextualisées, il s'agit de se jouer de la lecture et des attentes d'un spectateur riche de ses propres référents culturels et d'une histoire personnelle.
La série Postures met en scène des personnages aux expressions effacées. Postures sociales ou physiques, les gestes sont suspendus, le mouvement figé. C'est une mise à distance dans un monde vidé. Les couleurs sont rabattues, mâtes et réparties en aplats. Les formes sont lissées et sans aspérité, le geste peint semble disparaitre. Des pistes de lecture sont évoquées et des indices sont livrés, mais l'action et la signification restent incertaines. La soustraction du contexte, du détail des scènes et des objets représentés privent progressivement le spectateur de tout repère et produit paradoxalement une prolifération du sens. L'ambivalence du sujet devient le sujet, un outil de confrontation et d'interrogation.
Alors que le sujet tend au retrait et l'image à la planéité, dans les réserves laissées par le décor absent, un jeu d'opercules minutieusement découpé dans le support même de l'image vient parfois s'installer autour des formes et rappeler l'existence matérielle du support. Ce motif est récurrent dans la production, l'élément carré est répété et dispersé sur le "fond". Refusant la place d'arrière-plan, l'opercule se substitue à la peinture et au représenté et, comme une respiration dans le support, il vient alléger la pesanteur du sujet. Ce dispositif de découpes réunit figure et fond et tente une avancé dans l'espace du spectateur, l'image et son support sont abordés comme un objet tridimensionnel. » Alexandre Chevrier
A . B . C . D . E . F . G . H . I . J . K . L . M . N . O . P . Q . R . S . T . U . V . W . X . Y . Z
Œuvre
Le souffleur, 2008, N°6/18
Sérigraphie et découpes ; 9 passages (couleurs) ; [40 x 50 cm]
Cote : 360 CHE
oeuvre
Œuvre donnée par la ville de Poitiers via la galerie Louise Michel
Décalque à l'encre [24x30 cm]
Cote : 1233 CHE
oeuvre
oeuvre
oeuvre donnée par la ville de Poitiers via la galerie Louise Michel
Dessin, graphite sur papier [120x80 cm]
Cote 1236 CHE