hochart benjamin
Née en 1982. Vit et travaille à Aubervilliers
Œuvre
Imprimés sur 60 papiers différents, colorés ou à motifs, les exemplaires de ce multiple sont tous similaires et différents à la fois. « Suivant la nature des papiers, une couleur peut prendre le dessus ou quasiment disparaître, l’image s’en trouvant nettement transformée. Les quatre passages de sérigraphie présentent ou évoquent chacun à sa façon une sorte de figuration : deux silhouettes ou deux ombres en orange, un rideau de velours violet laissant apparaître en défonce des signes anthropomorphiques (dents, oeil, jambe...) ; en vert, une accumulation de personnages semblant pour la
plupart regarder à travers le rideau ; enfin un visage gris/rose nacré surplombe l’ensemble, peut-être objet de l’attention de tous ces regards et motivation de ces présences. Tous les éléments composant l’image proviennent de carnets de croquis.
À la fois outil d’enregistrement et de mémoire, le carnet est utilisé comme une forme de journal permanent. Le titre, Chiens de garde, évoque la surveillance quotidienne : celle d’un chien pour un habitat, de la vidéosurveillance,
de l’enregistrement des données numériques… Ce grand portrait fragmenté se donne pour ambition de représenter la multiplicité du monde et ses luttes, notamment les figures hallucinées, grimaçantes ou séductrices qui le composent et tentent de remporter nos suffrages. »
Benjamin Hochart développe une oeuvre protéiforme, explorant et entremêlant le dessin, la sculpture, l’installation, la vidéo, la performance et l’édition. À la fois politique et poétique, son travail cherche à déjouer les lectures trop rapides.
Oeuvre réalisée en collaboration avec Pilote et Vivien Le Jeune Durhin (Paris).
Biographie
Benjamin Hochart est artiste, professeur de pratiques artistiques à l’ésam Caen/Cherbourg et coordinateur des mémoires de fin d’études. Il est diplômé de l’ENSBA Lyon, puis résident du programme de recherche La Seine de l’ENSBA Paris.
Si son travail s’inscrit résolument dans l’histoire de l’art contemporain, il revendique les influences des arts populaires et folkloriques, de l’art brut, la bande-dessinée et la science-fiction, des pratiques textiles diverses et des arts premiers, comme les témoins d’une pratique artistique fondée sur la non-hiérarchie des genres et des arts. En expérimentant de multiples supports et processus (dessin, sculpture, installation, vidéo, performance, édition…), sa recherche donne entre autres à voir des questionnements relatifs au geste, au décoratif et au monstrueux. Il s’attache ainsi à produire une œuvre protéiforme, à la fois poétique et politique, qui chercherait à déjouer les lectures trop rapides. Sur le modèle d’un grand collage, expérimentant les possibilités d’interprétations multiples d’une forme ou d’une image, son travail s’attache à épuiser un système.
Le travail par séries vise à multiplier les tentatives et les possibilités de lectures, à déjouer l’autorité d’une forme unique et proposer en variation l’exploration répétée et approfondie d’un sujet, d’une image ou d’un geste. Usant fréquemment du ratage, des accidents techniques et des erreurs, ainsi que des rebuts de sa production artistique, il propose des formes aux lectures multiples qui tentent de perturber l’ordre établi des choses, en explorant le potentiel politique des positions marginales issues des contre-cultures et rendant hommage à ses personnages excentriques et autres anti-héros. Ses expositions sont des suites d’œuvres autonomes installées pour entrer en résonance et constituer des récits sans début ni fin, des compositions dans l’espace proposant un commentaire sur le monde. Elles évoquent entre autres un possible avenir catastrophique, que seul un pessimisme combatif pourrait déjouer.
A . B . C . D . E . F . G . H . I . J . K . L . M . N . O . P . Q . R . S . T . U . V . W . X . Y . Z
œuvre
Chiens de garde, 2019
Don du CNAP
sérigraphie sur des papiers à motifs ou colorés. ; [80x60 cm]
Cote: 925 HOC
en savoir plus
Des images – ou des tableaux pour reprendre les mots de Benjamin Hochart – animées plutôt qu'une vidéo d'animation, "Seul sur le sable" est une pièce muette au son aigu. Récit sans fin qui défile fragmentaire et cousu, elle fait face aux "Présidents" et devient son décor, comme un papier peint qui serait, de toute façon, pour tous et pour toujours le même et son contraire. Extrait du texte de Andrea Novoa Rodriguez, à l'occasion de l'exposition If I can't dance in your revolution, I'm not coming, Fondation Spatiu Intact, Cluj, Roumanie, 06 octobre au 15 décembre 2017