hriech chourouk
Née en 1977. Vit et travaille à Marseille
Oeuvre
La sérigraphie réalisée pour « Quotidien » tire son origine d’une oeuvre conçue en 2017 pour l’exposition « Faire ailleurs » à la galerie Anne-Sarah Bénichou.
Chourouk Hriech avait dessiné directement sur le mur un vaste espace domestique qui, dans la tradition des peintures d’intérieurs du début du XXe siècle, donnait à voir son environnement intime. Dans le contexte de la commande, l’artiste propose une version pérenne de cet ouvrage éphémère et aujourd’hui disparu.
« Dans Le Coin de mon salon, il y a tout un monde. C’est un coin ouvert, un coin dans lequel résonnent les échos des masques chantants rapportés du Cameroun, les sirènes des bateaux et les vagues des marines peintes au XIXe siècle, le chant des oiseaux aux couchers du soleil, il y a des cruches à eau d’Orient et des dragons vietnamiens, il y a également, par moment, le bruit d’une usine au loin … Dans Le Coin de mon salon, réalisme et imaginaire cohabitent pour écrire
jour après jour l’histoire d’un quotidien vécu et fantasmé, un quotidien qu’il me plaît de partager avec d’autres en transmettant ce multiple dessiné, lui offrant alors tant de vies nouvelles, en d’autres lieux et sous d’autres
regards. »
OEuvre réalisée en collaboration avec l’atelier TCHIKEBE (Marseille).
Biographie
L’œuvre de Chourouk Hriech est une invitation au voyage. Un voyage pluriel qui croise celui du temps et de l’espace : de l’histoire, de la géographie et de la mémoire. Elle se demande : « Peut-on exposer le temps ? Rendre visible ce qui nous échappe ? La distance nous échappe-t-elle ? » L’artiste travaille à partir de son expérience, de son corps et de ses rencontres. Elle étire les fils et les lignes de la pensée pour créer des mouvements allant de soi à l’autre, d’ici vers un ailleurs, d’une réalité vers une fiction. Parce qu’ils sont pensés par rapport à un espace et son environnement, les dessins prennent différentes formes.
Les dessins de Chourouk Hriech semblent pris par un mouvement sans fin. Composés d'éléments d'architectures, de paysages, de motifs et de formes imaginaires, ils s'offrent dans leur multitude comme des champs d'expérimentation invitant à la dérive, à la perte du regard. Ses dessins noir et blanc sont des concentrés de mondes à l'intérieur desquels se rejoignent le réel et le fictif. S'appuyant sur une expérience physique de l'espace, ils parviennent néanmoins à se libérer des lois qui régissent l'organisation du paysage pour offrir un champ de possibles à explorer.
L'artiste opère par synthèse, par rapport sensible à des environnements proches, elle capte et réorganise, invente ses formes et condense le temps. Les territoires urbains qu'elle retourne deviennent alors les lieux hybrides traversés par la poésie autant que par la science-fiction. Réinventant une géographie des villes, l'artiste invite au voyage à l'intérieur d'univers renversés et achroniques.
Par le dessin et sa mise en espace, l’artiste accentue aussi la dimension théâtrale d’une œuvre où le récit et la projection sont rendus nécessaires. On note l’absence de la figure humaine qui est déterminée par la construction et tous les éléments du bâti. À nous de nous projeter à l’intérieur de ces paysages, de ces villes connues ou inconnues, de ces végétations. Le récit nous appartient.
A . B . C . D . E . F . G . H . I . J . K . L . M . N . O . P . Q . R . S . T . U . V . W . X . Y . Z
œuvre
Dans le coin de mon salon, 2019, N° 16/55 exemplaires
Don du CNAP
Sérigraphie ; [106x75 cm]
Cote: 923 HRI
En savoir plus
Laissez glisser votre regard vers le ciel le long de chaque totem. Reconnaissez-vous les lieux dessinés ? Pour la Place d’art de Muse, Chourouk Hriech s’inspire de sites familiers des Messins. Une invitation à voyager dans le monde de l’artiste en découvrant Metz sous un angle poétique.