Sirgue Marie
Née en 1985, vit et travaille en Vienne
Biographie
Elle travaillait avant à Toulouse, ville qu'elle a aujourd'hui quittée pour Poitiers. Artiste plasticienne, Marie Sirgue arpente les territoires et réalise des installations ou des sculptures mêlant une empreinte locale à une humanité universelle.Depuis son diplôme en 2008 à l’école des beaux-arts de Toulouse, elle ne cesse de réaliser de nouvelles pièces au sein de son atelier toulousain ou à travers des résidences et des expositions.Manuelle et Curieuse, Marie cherche en permanence à s’approprier et détourner de nouveaux savoir-faire.
Marie Sirgue se soucie peu de duper le spectateur — du reste ses œuvres ne se donnent pas pour autre chose qu’elles ne sont —, elle chercherait plutôt à le détromper, en jouant avec lui et non en se jouant de lui, et si elle détourne des marques prestigieuses, si, avec un souci du détail dans l’imitation que l’on rencontre chez les faussaires, elle emprunte leur griffe à des objets que l’on peut voir derrière les vitrines blindées de la Place Vendôme ou de la rue du Faubourg Saint Honoré, si elle use pour fabriquer ses pièces de matières premières sans pedigree, l’aluminium employé pour l’emballage des plats cuisinés par exemple, c’est, entre autres choses, afin de dénoncer, mais sans pathos, le pouvoir mystificateur des emblèmes les plus voyants de la réussite pécuniaire. Le logo appliqué sur les objets qu’il qualifie n’a en soi rien de précieux ; à l’instar de la signature d’un maître en bas de son tableau, il n’est pas, si on peut dire, artistique, et ne fonctionne en droit qu’à titre de certification.
De même que le paraphe du peintre ressortit à l’écriture et non à la peinture, en dépit du fait qu’il soit réalisé avec un pinceau, le logo relève du discours et non de la réalité matérielle qu’il désigne avec ostentation. Marie Sirgue traite comme un véritable motif ce signe distinctif de la valeur marchande et l’applique à des matériaux qui n’ont rien à voir avec celle-ci. Son propos n’est nullement de valoriser par ce subterfuge des objets sans prestige notable, non, ce serait plutôt l’inverse, tourner en dérision cette plus-value symbolique si recherchée par des snobs surtout désireux de recevoir en l’arborant une valeur ajoutée.
Elle n’hésite pas au besoin à travailler avec des artisans spécialisés. Ses procédés habituels sont le moulage et le réemploi d’objets. Elle œuvre également en céramique grâce à un stage de deux ans à l’atelier de l’ESAP site de Tarbes. Dernièrement, elle découvre la marqueterie et le travail du bois.Ses réalisations plastiques parfois éphémères jouent avec notre réception, établis-sant des dialogues non électifs. Ses œuvres prennent des tournures d’installation ou le spectateur et le lieu ont part.
« Deux réalités qui n’ont aucun rapport ne peuvent se rapprocher utilement. Il n’y a pas création d’image. »
Pierre Reverdy, Le gant de crin
Site de l'artiste
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œuvre
La Motte, 2019
Sérigraphie [70 x 40 cm]
Cote : 1041 SIR
en savoir plus
Marie Sirgue. Atelier à La Reynerie, juillet 2017-Toulouse